#Rencontre : Edwige-Renée Dro

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Edwige-Renée Dro,

Écrivaine, traductrice littéraire et fondatrice de 1949 : Bibliothèque des écritures féminines d’Afrique et du monde noir basée en Côte d’Ivoire.

 

Qui êtes-vous et  en quoi consiste votre activité ?

 


 

Comme mentionné plus haut, 1949 est une bibliothèque des écritures féminines d’Afrique et du monde noir. Elle est localisée à Yopougon, la commune la plus peuplée d’Abidjan et même d’Afrique de l’Ouest avec 1,1 million d’habitants. Notre particularité, je pense, est qu’on ne sacralise pas le livre. Nous avons un restaurant et un type de lounge où on sert les clients de la bouffe et de la bière ! De plus, nous sommes résolument tournés vers les adultes.

 

Quelle est la mission qui vous tient le plus à cœur ou l’initiative dont vous êtes la plus fière dans le cadre de votre activité ?

 

Tellement de fierté. Nous sommes la première bibliothèque pour adultes dans la commune et la première bibliothèque féminine d’Abidjan. Les gens entrent dans la bibliothèque ; pour sous-assiettes, nous avons sélectionné des extraits intéressants de livres que nous avons mis sur les tables. En plus on a des livres sur les tables. C’est toujours un plaisir de voir les gens être « engrossés » dans les extraits et quelquefois même rester à la bibliothèque pour lire le roman. Nous exposons aussi les livres dehors avec les extraits et les gens s’arrêtent pour les lire. Nous appelons cela notre titrologie littéraire. En Côte d’Ivoire, la titrologie c’est le fait de lire les titres des journaux et de les commenter. Notre fierté donc c’est de sortir de l’intellectualisation de la littérature. De plus on est à Yopougon, le coin associé avec la vie nocturne d’Abidjan. Du coup, nous ouvrons aussi tard.

 

Quel est l’obstacle majeur, le frein ou la difficulté auquel vous êtes confrontée dans votre activité ?

 Il faut tirer les gens à entrer dans l’espace. En plus nous sommes résolument tournés vers les romans, et les bons romans. Mais on s’adapte. Qu’est-ce que vous attendez d’une population qui n’est pas habituée à voir les bibliothèques ? Et c’est très intéressant de s’adapter, de trouver des solutions. Il y a aussi l’obstacle de l’alphabétisation et même de la connaissance de nouvelles littératures, donc c’est de développer des programmes à ces niveaux.

Qu’attendez-vous en priorité des États généraux du livre en langue française dans le monde ?

  • Des formations sur l’acquisition de bouquins pour les bibliothèques. Pour le moment, je travaille avec ma collection mais je sais que dans certains pays, les maisons d’édition envoient les copies de leurs ouvrages aux bibliothèques : comment cela est fait ? 
  • Des échanges avec d’autres bibliothécaires et activistes littéraires et du livre ; les réalités sont bien évidemment différentes mais on peut apprendre les uns des autres ;
  • Des subventions aussi.