#Rencontre : Roxane Partouns

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Roxane Partouns

Bibliothécaire et responsable de la Biblif, la bibliothèque francophone de Forest (Bruxelles).

 

Qui êtes-vous et  en quoi consiste votre activité ?

Bibliothécaire depuis une vingtaine d’années, j’ai travaillé dans différentes bibliothèques publiques bruxelloises avant de devenir, il y a 5 ans, la responsable de la Biblif, la bibliothèque francophone de Forest. Avec ma nouvelle équipe, nous avons redynamisé la bibliothèque en proposant différents services autour du livre et de la lecture, en réaménageant l’espace et en développant notre offre d’animations à destination des différents publics avec une attention particulière auprès de la jeunesse, des seniors et des détenus de la prison de Forest.  

 

Quelle est la mission qui vous tient le plus à cœur ou l’initiative dont vous êtes la plus fière dans le cadre de votre activité ?

Difficile de répondre à cette question tant il y aurait de choses à dire mais deux projets en particulier me viennent à l’esprit.

D’abord, un projet réalisé sur toute une année autour des livres, de la lecture et du numérique où j’ai travaillé, d’une part, avec un groupe d’adultes apprenants en alphabétisation et, d’autre part, avec une classe de 6e primaire (11–12 ans). À la fin de l’année, une rencontre a eu lieu entre ces deux groupes pour qu’ils se présentent mutuellement leurs résultats : cette rencontre a été tout simplement magique tant les échanges ont été riches, intenses et pleins d’émotion !

Un autre projet que nous avons mis en place avec mon équipe est la remise sur pied d’une bibliothèque dans la prison de Forest. Aujourd’hui, de nombreux détenus la fréquentent et sont enthousiastes par rapport à ce service. Une belle histoire, c’est un détenu qui fréquentait la bibliothèque de la prison qui, à sa libération, est venu s’inscrire à la Biblif…

De manière plus générale, je dirais que le fait de voir que la Biblif est chaque jour de plus en plus (re)connue et fréquentée, d’accueillir de nombreux groupes scolaires et extrascolaires, de pouvoir proposer de plus en plus d’activités diversifiées dans et hors les murs, tout cela me rend très fière ! La confiance, l’intérêt et la fidélité du public ainsi que des partenaires est très gratifiante.

 

Quel est l’obstacle majeur, le frein ou la difficulté auquel vous êtes confrontée dans votre activité ?

Comment attirer plus de public à la bibliothèque et notamment les jeunes ? Comment leur transmettre le plaisir du livre et de la lecture mais aussi leur proposer des services pour répondre à leurs attentes ? Notre bibliothèque est située dans un quartier où vivent beaucoup d’adolescents et de jeunes adultes et nous aimerions tellement les toucher en leur proposant divers services et activités. Malheureusement, nous n’avons pas encore trouvé la « formule magique » (mais nous y travaillons !).  

 

Qu’attendez-vous en priorité des États généraux du livre en langue française dans le monde ?

J’adorerais voir se créer un espace où les bibliothèques du monde pourraient partager leurs expériences et échanger sur leurs pratiques. Découvrir ce qui se fait ailleurs et faire découvrir ce que l’on fait. Les bibliothèques mériteraient plus de visibilité mais, probablement, elles devraient également plus se montrer et communiquer sur ce qui est fait chaque jour car une partie du public et d’autres acteurs du monde du livre peuvent avoir une vision tronquée de notre beau métier aux mille facettes.