#Rencontre : Scholastique Mukasonga

Scholastique Mukasonga,
Écrivaine française d’origine rwandaise, lauréate du Prix Renaudot pour Notre-Dame du Nil (Gallimard, 2012) et assistante sociale dans le Calvados.
C’est le génocide des Tutsi au Rwanda qui a fait de moi une écrivaine. Je crois avoir accompli mon devoir de mémoire. L’intérêt qu’ont rencontré mes livres m’a confortée dans ma vocation d’écrivaine. J’ai obtenu le prix Renaudot. Je publie un livre tous les deux ans avec toujours pour toile de fond le Rwanda. Mes livres ont été traduits en neuf langues et rencontrent un grand succès au Brésil et USA.
En tant que mandataire judiciaire, j’ai mission de protection et d’assistance auprès de personnes vulnérables sous tutelle.
En tant que survivante du génocide des Tutsi au Rwanda, ma première mission est d’être la gardienne de la mémoire. Le français étant ma langue d’écriture, je suis fière de la revendiquer comme telle et de pouvoir le faire grâce aux Instituts français par le monde.
La précarité dans laquelle sont plongés la plupart des écrivains constitue la difficulté principale à laquelle nous sommes confrontés : absence de revenu minimum assuré, de toute prévoyance pour la retraite (l’AGESSA ne joue pas son rôle pour le cas de la France). La rémunération préconisée par le CNL pour la participation aux salons est misérable. Une seconde profession est absolument nécessaire pour survivre.
Une réflexion sur un statut d’écrivain permettant de financer dignement les projets d’écriture et d’assurer un minimum vital aux auteurs.
Des projets communs avec les Instituts français pourquoi pas, permettant des résidences d’écriture, des cycles de conférences dans les écoles françaises etc.