#Rencontre : Toussaint Adjati

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Toussaint Adjati,

Docteur en histoire contemporaine, enseignant, journaliste free lance, artiste, poète et écrivain d’origine béninoise.

 

Je suis originaire du Bénin ancienne colonie française appelée Dahomey devenue indépendante le 1er août 1960.

C’est dans ce « vieux quartier latin de l’Afrique »- c’est un attribut de choix donné à mon pays qui était alors un vivier de cadres qui allaient enseigner partout dans la sous-région ouest-africaine- c’est, disais-je, là, que j’ai appris le français, décroché le bac et fait mes études de droits sanctionnées par une maîtrise en Relations internationales dans un contexte de renouveau démocratique créé et favorisé par la Conférence des forces vives de la Nation en 1990.

Parallèlement j’ai mené mes activités artistiques et culturelles. Ainsi en 1986 avec le soutien du directeur général du Centre culturel français de Cotonou j’ai publié mon premier recueil de poèmes « BRUITS DU VENT » suivi d’un récital de poésie qui a officiellement lancé ma carrière d’artiste poète écrivain comédien. 

Avec quelques jeunes amis passionnés par la poésie j’ai créé et assumé le poste de secrétaire général du Club Écritures Nouvelles qui a été un creuset de la promotion, de la création de la poésie, de la littérature, et de l’éclosion de nouveaux jeunes talents d’écrivains dont l’anthologie « LA NOUVELLE POÉSIE DU BÉNIN », publiée alors par CNFA d’Avignon, France, en 1986, figure au patrimoine littéraire du pays qui en est encore fier aujourd’hui. Il est important de souligner cela.

En 1996 le BÉNIN, devenu sans ambages, pionnier de la démocratie dans la sous-région ouest-africaine, voit s’acheminer à son apogée son renouveau démocratique en obtenant une place au sein de l’organisation de la francophonie. Un événement grandiose organisé et célébré avec faste dans la liesse populaire, politique et culturelle. Dans ce cadre de la francophonie, la revue française « SEPIA » a repris mon poème « QUAND L’AMOUR SE SÈME » de l’anthologie évoquée plus haut pour en faire une étude approfondie dans un numéro spécial consacré à la littérature béninoise tout comme une revue française « NOTRE LIBRAIRIE ». Puis à cette occasion est publié aussi mon recueil de poèmes « PAROLE DÉVÊTUE » chez AZIZA, suivi de plusieurs spectacles de poésie-ballet que j’ai faits pour sa promotion. 

Poésie-ballet est un nouveau genre de spectacle que j’ai créé pour démystifier l’hermétisme poétique. Cela consiste à soutenir, accompagner le texte déclamé par des chants et danses du territoire. Ce qui permet aussi de mettre en valeur le riche patrimoine culturel de mon pays. C’est alors une originalité de ma carrière d’artiste poète ayant à son actif à ce jour près de mille conférences, festivals et spectacles nationaux et internationaux animés en Afrique et en Europe. Notamment en France où je réside aujourd’hui après avoir eu mon diplôme d’études supérieures en Communication et en journalisme en 2000 à la faculté de Levallois Perret, et fait ma thèse de doctorat en Histoire contemporaine en 2013 à Sorbonne à Paris, tout en poursuivant ma passion de l’écriture et de la scène.

Ainsi il y a eu une deuxième édition de « PAROLE DÉVÊTUE » publiée en 2009 par Anibwe Paris, puis mon dernier recueil de poèmes « EFFERVESCENCE », « AT-AMEN Paris » sorti en 2013.  L’anthologie « 120 NUANCES D’AFRIQUE » parue en 2017 aux éditions Bruno Doucey à Paris, marque un tournant dans ma carrière car figurer aux côtés des plus grands auteurs du monde dont le prix Nobel Tony Morrison, est une belle reconnaissance qui mérite d’être soulignée.  

Mon roman « LA MAÎTRESSE DU PRÉSIDENT » qui vient de sortir aux éditions Saint Honoré Paris fin décembre 2019 est mon dernier ouvrage proposé au public. Enfin je suis membre de l’Union de la presse francophone (UPF) section France, du Syndicat des auteurs professionnels, de la Société Des Gens de Lettres (SGDL) après avoir fait partie de la Société des poètes français et du Club des poètes français de Courbevoie pendant plusieurs années. 

 

Un écrivain est toujours mu par le désir de faire passer un message de paix, d’éveiller la conscience de la société, de dénoncer des abus au risque même de paraître subversif. 

Si je parle souvent de l’amour et de la paix, la souffrance humaine et la colère ne sont pas en reste dans mes récits, mes discours. Dans mon roman « LA MAÎTRESSE DU PRÉSIDENT » je parle de l’amour, de la félonie, du pouvoir de la femme sur l’homme aussi surpuissant dictateur soit-il. D’ailleurs en cela Eva, dans mon roman est une héroïne des temps modernes. Et toute cette narration que véhicule le français magnifie la francophonie. Un autre motif de fierté est d’avoir créé en 1986 Poésie-ballet pour promouvoir la poésie béninoise écrite en français à travers le monde.

 

Le monde de l’édition est un monde fermé, hermétique, exclusif et par là même discriminant. Les primo auteurs ou jeunes auteurs sont les vraies victimes en dépit de leur talent et de leur détermination à créer.

Je fais partie du lot. Le moins que l’on puisse dire c’est de revoir de fond en comble les rapports éditeur-auteur nettement en défaveur des auteurs. Là où domine l’argent prolifèrent les abus de tout genre. 

 

L’initiative des États généraux du livre en langue française dans le monde est inédite. Reste à savoir si de son originalité elle, ne va pas accoucher d’une souris. Autrement dit nous sommes tous condamnés à réussir.